Jean Giguère
Auteur :
WikiResidence
Source :
18 nov. 2025
L'intégration des mosaïques de Manuel Mathieu à la station Édouard-Montpetit, célébrant l'héritage géologique, ainsi que les installations de Valérie Blass, Diane Morin, Michelle Bui, Éliane Excoffier et Patrick Bernatchez dans cinq autres stations, illustrent comment l'art s'immisce dans le quotidien des usagers.
Ces œuvres humanisent l'environnement bâti, célèbrent la richesse de la scène artistique locale et invitent les navetteurs à une pause poétique, réaffirmant le rôle de l'art dans la qualité de vie urbaine.
Ces œuvres humanisent l'environnement bâti, célèbrent la richesse de la scène artistique locale et invitent les navetteurs à une pause poétique, réaffirmant le rôle de l'art dans la qualité de vie urbaine.
Dans un contexte de forte urbanisation, l'idée de "Réenchanter la ville" — chère à la chroniqueuse Marie-Hélène Poitras — prend tout son sens.
Il s'agit de retrouver la poésie et l'âme dans le quotidien, de rompre avec l'uniformité du béton et d'injecter de l'imaginaire dans les espaces fonctionnels.
Le Réseau express métropolitain (REM) contribue à cette mission en transformant ses stations en galeries d'art, faisant de chaque trajet une expérience culturelle.
L'Événement Marquant : "Le Mont habité" de Manuel Mathieu
L'une des œuvres les plus spectaculaires est celle de l'artiste Manuel Mathieu à la station Édouard-Montpetit.
Creusée profondément dans la montagne, cette station est désormais ornée de cinq grandes mosaïques, intitulées "Le Mont habité".
Loin de la simple décoration, l'œuvre est un dialogue avec l'histoire géologique. Mathieu a puisé son inspiration dans la roche de gabbro, la pierre même qui a été extraite pour faire place à la station.
Ces mosaïques, qui mesurent jusqu'à 3,19 mètres de hauteur, célèbrent la force et l'héritage géologique du Mont Royal, transformant ce lieu de transit en un espace de contemplation sur la profondeur et la solidité de notre territoire.
Ce geste artistique humanise l'infrastructure et ancre l'expérience moderne du REM dans le temps long de la nature.
Six Stations, Six Visions Uniques
L'initiative d'Édouard-Montpetit fait partie d'un projet plus vaste visant à intégrer l'art public dans cinq autres stations, confiées à des figures marquantes de la scène artistique québécoise.
Chacun de ces artistes apporte une réflexion unique sur le paysage, la mémoire, et le mouvement :
Artiste | Station | Œuvre et Concept |
Valérie Blass | Anse-à-l’Orme | Son œuvre, une sculpture verticale d’une vingtaine de pieds, est inspirée par les incendies de forêt de 2023. Elle prend la forme d'une chaîne de maillons organiques qui s’entrelacent, utilisant la numérisation et l'impression 3D. Cette création rappelle un bijou géant et médite sur la transformation et la résilience du paysage. |
Diane Morin | Gare Centrale | Son œuvre murale, « In/animation (la forêt qui nous habite) », est une installation animée composée de 20 boîtiers lumineux. Elle présente une séquence cinématographique miniature où des arbres et des branches se déplacent subtilement au-dessus des escaliers roulants, fusionnant la présence de la nature (inspirée d'un érable centenaire numérisé) et la mécanique du transit urbain. |
Michelle Bui | Sainte-Dorothée | Son travail, qui mêle photographies et installations, explore la coexistence harmonieuse entre la nature et l'urbanité. Son œuvre à la station Sainte-Dorothée est conçue pour intégrer des éléments visuels qui valorisent la rencontre de ces deux mondes, essentielle à la vie montréalaise. |
Éliane Excoffier | Bois-Franc | Cette photographe et artiste visuelle propose une installation qui joue avec les notions de mémoire et de transformation. Son œuvre utilise des techniques innovantes mêlant photographie et sculpture pour capturer et représenter les paysages urbains et naturels de Montréal, ajoutant une couche d'histoire au quotidien des navetteurs. |
Patrick Bernatchez | Deux-Montagnes | Artiste multidisciplinaire, son installation explore les thèmes du temps et de la perception. Son approche introspective et expérimentale, utilisant des matériaux variés, vise à inviter les usagers du REM à réfléchir sur leur environnement immédiat et leur propre expérience de déplacement. |
Un Mouvement Continu pour l'Art et la Ville
En sélectionnant ces six artistes (dont Manuel Mathieu) pour orner ces stations majeures, le REM s'affirme comme un acteur clé du développement culturel de la métropole.
L'intégration de l'art public dans les infrastructures de transport n'est pas un simple embellissement, mais un geste fort qui :
Humanise l'espace : Il rend les environnements fonctionnels plus accueillants et esthétiques.
Soutient la création locale : Il offre une plateforme monumentale pour la diversité et la créativité des artistes québécois.
Enrichit le quotidien : Il transforme un moment de routine — le transit — en une opportunité de contemplation, s'inscrivant directement dans l'idée de réenchanter la ville en y injectant poésie et histoire.
Grâce à ces œuvres, les usagers du REM sont invités à s'arrêter un instant, à lever les yeux, et à se connecter à la fois à l'histoire géologique, à l'environnement naturel et à la vibrante scène artistique de Montréal.
Nous vous encourageons à découvrir ces œuvres magnifiques en personne lors de votre prochain voyage ou lors
d’une promenade artistique et si vous connaissez d’autres installations d’art public au sein du réseau REM ou ailleurs à Montréal qui méritent d’être reconnues, n’hésitez pas à les partager avec nous!
Nous serions ravis de les inclure dans nos futures publications.